Archives de Catégorie: BD

Classiques abrégés

Au rythme où sortent les livres à l’heure actuelle, difficile de trouver le temps de lire un classique un peu longuet. Mais rassurez-vous : le dessinateur humoristique John Atkinson a trouvé une solution à ce problème : des versions ramenées à une dizaine de mots, qui vous permettront d’enfin venir à bout de cette interminable PàL !

 


Guerre et paix : Tout le monde est triste. Il neige.
Les raisins de la colère : L’agriculture, c’est chiant. Voyage en bagnole. Les voyages en bagnole, c’est chiant.
Don Quichotte : Un mec s’attaque aux moulins à vent. Et il est complètement bargeot.
Le soleil se lève aussi : La génération perdue se bourre la gueule. Elle est toujours perdue.
Moby Dick : Homme contre baleine. La baleine gagne.
Ulysse : Dublin, quelque chose quelque chose quelque chose, phrase interminable.

 


L’odyssée : Un vétéran de la guerre met une éternité pour rentrer chez lui, puis tue tout le monde.
Les hauts de hurlevent : Des quasi frère et soeur tombent amoureux. Il fait brumeux.
Walden : Un mec  passe deux ans assis devant chez lui. Il ne se passe rien.
Crime et châtiment : Un meurtrier se sent mal. Se confesse. Va en prison. Se sent mieux.
Beowulf : Héro tue monstre. Bla bla bla bla. Dragon tue héros.
L’enfer de Dante : Tout ce qui peut foirer foire.

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Calvin & Hobbes

Désolé de la longue période d’inactivité sur le blog : l’absence de connexion internet permanente pendant plus de 6 mois en est la raison principale. Mais dans les semaines à venir, il devrait peu à peu revenir à une vie normale. Merci à tous pour vos commentaires inquiets 🙂

Publiée entre novembre 1985 et décembre 1995, la série Calvin & Hobbes, de Bill Watterson, a été diffusée dans 2.400 journaux à travers le monde, traduite dans une quarantaine de langues, et vendue à près de 30 millions d’albums. Perfectionniste et préférant la qualité à l’argent rapide – il a d’ailleurs du beaucoup se battre pour défendre son choix de pas marchandiser son œuvre avec des produits dérivés – Watterson, féru de paléontologie et d’astronomie, n’a publié depuis que l’affiche de Stripped, un documentaire retraçant la transition des comics américains depuis les journaux papier vers Internet. Mais il nous reste les fabuleux dialogues de Calvin & Hobbes. (Source: Wikipédia)

(A propos des attentes)
Calvin: Tout le monde recherche le bonheur ! Moi pas ! C’est la différence entre le reste du monde et moi. Le bonheur n’est pas assez bien pour moi ! J’exige l’euphorie !

(A propos de la peur du noir)
Calvin: Je pense que comme il fait noir la nuit, on est moins distrait pour imaginer ses peurs.

(A propos du système éducatif)
Calvin: Comme vous pouvez le voir, j’ai mémorisé cette information totalement dépourvue d’utilité assez longtemps pour réussir le test. J’ai maintenant l’intention de l’oublier à jamais. La seule chose que vous m’avez apprise est comment manipuler cyniquement le système. Félicitations !

(A propos de l’humour)
Calvin: Tu ne trouves pas étrange que l’évolution nous ait donné le sens de l’humour ? Quand on y pense, c’est bizarre que nous éprouvions une réaction physiologique à l’absurdité. Nous rions du nonsense. Nous l’apprécions. Nous le trouvons drôle. Tu ne trouves pas bizarre que nous apprécions l’absurdité. Pourquoi nous sommes-nous développés de cette manière ? Quel bénéfice en tirons-nous?
Hobbes: Je suppose que si nous ne pouvions pas rire des choses qui n’ont pas de sens, il y a beaucoup de choses de la vie devant lesquelles nous ne pourrions pas réagir.
Calvin: (après une longue pause) Je n’arrive pas à dire si c’est drôle ou vraiment effrayant.

(Réalisant que Dieu est plus proche de Woody Allen que de Michael Bay)
Calvin: On dit que le monde est une scène. Mais, clairement, il n’y a pas eu de répétitions et tout le monde improvise ses dialogues.
Hobbes: C’est peut-être pour cela que nous avons du mal à dire si nous vivons dans une tragédie ou une farce.
Calvin: Ca manque d’effets spéciaux et de danse.

(Pourquoi E.T. est réel)
Calvin: Parfois, je pense que le signe le plus indubitable qu’il existe d’autres formes de vie intelligente dans l’univers est qu’aucune d’elles n’a jamais essayé de nous contacter.

(A propos de se regarder dans un miroir)
Hobbes: donc le secret pour avoir une bonne estime de soi, c’est d’abaisser nos attentes jusqu’au moment où elles rejoignent la réalité ?

(A propos du secret de l’immortalité, qui consiste à combiner prédestination et procrastination)
Calvin: Dieu m’a placé sur cette Terre pour accomplir certaines choses. A l’heure actuelle, j’ai pris tellement de retard que je ne mourrai jamais.

(A propos de la relation abusive de l’humanité envers la nature)
Hobbes: Si les gens pouvaient mettre les arc-en-ciel dans des zoos, ils le feraient.

(A propos du prochain défi de la science)
Calvin: A mon avis, nous ne consacrons pas suffisamment de ressources scientifiques à la découverte d’un remède contre les abrutis.

(A propos de l’ennui ressenti par ceux qui attendent impatiemment leur café matinal à Central Perk – le café que fréquentent les héros de la série « Friends »)
Calvin: Pourquoi ma vie ne ressemble-t-elle pas à une comédie ? Pourquoi n’ai-je pas un tas d’amis qui n’ont rien de mieux à faire que de passer me voir et être instigateurs d’aventures farfelues ? Pourquoi mes conversations ne sont-elles pas pimentées de mots d’esprit spontanés ? Pourquoi mes amis ne font-ils pas preuve d’un intérêt sincère pour mon bien-être lorsque j’ai des problèmes ? … Je dois me dégotter quelques scénaristes pour ma vie.

(A propos des surprenantes similarités entre les principes et la période des soldes)
Calvin: Je ne sais pas ce qui est le pire : que chacun ait son prix ou qu’il soit toujours aussi bas.

(Pourquoi le mouvement du Tea Party commence, comme la charité, par soi-même)
Calvin: Quelque part en Russie Communiste, je parie qu’il y a un petit garçon qui n’a jamais rien connu d’autre que la censure et la répression. Mais peut-être a-t-il entendu parler de l’Amérique et rêve-t-il de vivre dans ce pays de liberté et de cette terre de promesses ! J’aimerais rencontrer ce petit garçon … et lui dire l’horrible vérité !
Le père de Calvin: Calvin, tais-toi et mange tes haricots.

(Pourquoi l’histoire n’est pas seulement écrite par les vainqueurs, mais aussi réécrite par les perdants)
Calvin: L’histoire est une fiction que nous inventons pour nous persuader que les événements sont appréhendables et que la vie est ordonnée et va dans une certaine direction. C’est pour cela que les événements sont toujours réinterprétés lorsque les valeurs changent. Nous avons besoin de nouvelles versions de l’histoire pour qu’elle s’accorde avec nos préjudices actuels.

(pourquoi la définition de l’amour varie peu de 6 à 60 ans)
Calvin: Si maman et papa se souciaient vraiment de moi, ils m’achèteraient des lunettes de vision nocturne.

(Et pour clôre, à propos de la vérité)
Calvin: Les choses ne sont jamais aussi effrayantes quand on a un ami véritable.

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Magasin Général (BD – Loisel & Tripp)

Magasin Général est une BD de Loisel (La quête de l’oiseau du tempsLa jeunesse de Peter Pan) et Tripp, deux auteurs français vivant au Canada, qui se sont connus en partageant le même atelier. Le principe est le suivant: Loisel fait le premier jet et Tripp la mise au net. Ajoutez à cela un coloriste de génie et un dialoguiste, chargé d’adapter le patois canadien pour le rendre accessible à un public francophone au sens large, et vous admettrez que ça ne ressemble pas à toutes les séries de BD usuelles.

La série (8 tomes, dont je n’ai lu que les 5 premiers) raconte la vie d’un village québécois dans les années 20. L’accent est mis sur Marie, qui vient d’hériter du Magasin Général à la mort de son mari et Serge, ex-poilu et cuistot de haut vol à Paris. Les seconds rôles sont truculents : l’idiot du village, que Marie prend comme assistant, le curé  et les trois sœurs bigotes qui détestent tous les hommes, l’ami improbable du curé (un anti-calotin pur jus), l’institutrice du village …

La mise en couleurs est d’une beauté à couper le souffle, le dessin a beaucoup de caractère (réaliste, mais avec une petite touche caricaturale). En voici d’ailleurs un exemple, tiré d’un hors-série en noir et blanc:

On sent l’amour des auteurs pour leurs personnages (la série était censée être clôturée en 3 volumes et, pour une fois, on est bien content d’avoir eu droit à des prolongations). Certains passages sont poignants, les auteurs n’hésitant pas à gommer tout dialogue pour accentuer une scène pleine d’émotion. On découvre ainsi en une planche comment on tue un cochon (fabrication du boudin, etc.) et, dans une scène muette encore imprégnée dans mon cortex, on découvre comment on fabrique un cercueil, de très petite taille… pour comprendre qu’il est destiné au bébé mort-né de l’institutrice du village.

Les hommes correspondent aux caricatures hyper-macho de l’époque, on assiste au début du féminisme (les femmes décident de faire une « grève du sexe » pour obtenir gain de cause), bref, on rit beaucoup et on apprend plein de choses.

J’espère vous avoir mis l’eau à la bouche et vous laisse, incapable personnellement de rivaliser avec les ravioles de Serge.

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