Archives mensuelles : juillet 2015

Souvenirs d’un pas grand-chose (Charles Bukowski)

Dans Souvenirs d’un pas grand-chose, dédié à tous les pères, Buk nous parle de ses souvenirs, depuis sa prime enfance en Allemagne. Viennent ensuite la découverte de l’Amérique : ses oncles Ben et John, alcoolos bons à rien; sa première raclée paternelle; la culotte rose que lui montre tous les jours Lila Jane, une fille de son âge; le lit des parents qui grince la nuit; son séjour à l’hôpital après avoir été renversé par une voiture – le conducteur étant un poivrot sans emploi avec 3 enfants à charge, le père ne portera pas plainte; l’acné qui le défigurera et l’ostracisera durant toute l’adolescence; les rares copains à l’école; les premiers boulots avilissants; la guerre qui arrive et le pousse, par défi, à faire semblant d’être sympathisant nazi; les beuveries, les bagarres et les premières coucheries tristes.

De cette enfance minable, il tirera son mépris pour Balzac et Thomas Wolfe, les pièces de théâtre, le prix Pulitzer et la Bible. Sa rage et son désespoir (« J’étais pauvre et j’allais le rester ») ne l’empêchent nullement de conserver un regard ironique sur l’existence, ni de s’émerveiller devant les culottes multicolores de sa voisine, régulièrement exposées sur une corde à linge. Il a photographié les visages de ses copains, amis et ennemis (« Un gros gamin souriant qui avait l’air d’avoir passé sa vie à manger des marrons au coin du feu nous accueillit à l’entrée »), leurs tics et leurs manies; il se vengera en inventant des histoires folles.

Souvenirs d’un pas grand-chose, de Charles Bukowski
Titre original : Ham on rye (1982)
Traduit par Robert Pépin
Editions Grasset (1985)

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Classé dans Ecrivain, Roman

Canicule

Nous vivons une canicule
Qui fait flétrir les renoncules,
S’évaporer les molécules
D’humidité d’leurs pédoncules.

Mais toi, je sais, c’est ridicule,
Tu m’fais frémir le ventricule!
J’en pince pour ton matricule.
Je te tiens dans mon réticule,

Mais si tout l’temps tu gesticules,
Que tu avances, que tu recules,
En me parlant de tentacules,
Comment veux-tu que j’t’inocule ?

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